L’hyperconnectivité accentuée par le télétravail : 4 raisons de faire du droit à la déconnexion un réflexe

L’hyperconnectivité accentuée par le télétravail : 4 raisons de faire du droit à la déconnexion un réflexe
Article mis à jour le
3/10/2022

A l’heure où la France détient le record européen de présentéisme au travail et d’hyperconnectivité en dehors des horaires effectifs de travail, surtout chez les cadres, la recherche perpétuelle de la reconnaissance et d’une belle image est une croyance bien ancrée aux dépens d’une bonne santé.

De même, équipés de nombreux outils de connexion à distance cela nous rappelle ô combien nous avons le travail à portée de main (pour ne pas dire greffé en nous), et surtout à n’importe quel moment… soir… nuit… weekend, et même pendant les jours de congés !

Pour mieux comprendre la disproportion établie par l’hyperconnectivité au travail, au même titre, pensez-vous pouvoir vous dire :

"Je ne veux plus dormir, et à chaque début de mois je vais dormir une semaine, et puis ne plus dormir pendant 3 semaines " - Albert Moukheiber, docteur en neurosciences

Managers, sachez que le droit à la déconnexion en télétravail n’est pas anodin

Le droit à la déconnexion est-il bien appliqué ?

Selon un sondage réalisé par Opinionway en 2018, 68% des cadres se connecteraient le soir, 45% le weekend et 35% pendant les vacances, de quoi souligner que le droit à la déconnexion est loin d’être appliqué !

A l’ère du digital, le travail peut prendre trop de place dans la vie privée des collaborateurs, et davantage en période de télétravail. Pour remédier à cela, faisons un retour en arrière. Depuis 2017, le droit à la déconnexion est accordé à tout salarié travaillant dans une entreprise de plus de 50 personnes. En dehors des horaires effectifs de travail, ce dernier est donc en droit de ne pas faire d'utilisation des outils numériques destinés à son travail, ou encore d’être contacté par son employeur. Heureusement qu'une loi a fini par pointer le bout de son nez, mais une croyance règne encore dans l'esprit de bon nombre de vos collaborateurs : une connexion en dehors des heures de travail est valorisant, car cela montre que vous travaillez beaucoup.

Ne lésinez pas avec ce droit à la déconnexion, il existe bel et bien et a ses bonnes raisons d’être hautement adopté.

Vos collaborateurs sont maîtres de leurs « pauses », en tant que manager, adoptez des mesures et apprenez-leur à actionner le bouton off au moment opportun, car « c’est la pression qu’on s’inflige à soi-même qui fait qu’on est fatigué » selon Albert Moukheiber.

Il est important dans un premier temps de faire de la prévention auprès de vos collaborateurs sur des objectifs à mettre en place, en voici des exemples :

  • Pour se vider la tête dès que l’ordinateur est éteint le soir et éviter de réfléchir en dehors du travail : noter sur une feuille les points du jour et les tâches à faire le lendemain.
  • Pour différencier un appel urgent d’un appel classique : mettre en place un consensus d'horaires de travail avec l'équipe, ou encore indiquer les horaires dans sa signature mail pour en informer les collaborateurs externes.
  • Pour ne pas céder à la tentation de se reconnecter : il peut arriver qu’une idée sous forme de flash sur le travail survienne le soir, et il est astucieux de ranger son ordinateur portable au fond d’un tiroir. Il est alors techniquement plus contraignant de se reconnecter que si l’appareil était déjà installé et prêt à l’emploi sur un bureau…

Si toutefois un espace de travail a été créé pour, gardez en tête que faire votre lecture du moment à cet endroit précis ne vous facilitera pas la tâche pour basculer de la vie professionnelle à la vie privée efficacement.

Autant de bonnes petites pratiques à mettre en place pour éviter toute connexion inutile et attestées par Albert Moukheiber :

« Le mieux c’est d’essayer de trouver une manière de reposer et d’utiliser son cerveau au quotidien sans attendre les vacances ».

Ainsi, les effets bénéfiques se feront ressentir, en conséquence vos collaborateurs et votre entreprise ne pourront plus s’en passer !

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Le droit à la déconnexion, un levier indispensable à double sens

Force est de constater que le respect du droit à la déconnexion a ses avantages aussi bien pour votre collaborateur que pour l’entreprise dans laquelle il travaille.

Il est important de comprendre les enjeux du bien-être de vos salariés collaborateurs d’un point de vue purement humain mais également vis-à-vis des résultats du travail qu’ils vous fourniront dans le seul et même but de réussir intelligemment et collectivement.

Le respect du droit de déconnexion de vos collaborateurs, dans le cadre des accords d’entreprise sur la Qualité de Vie au Travail (charte QVT), est un point essentiel que vous ne négligerez plus !

Nous vous livrons les 4 intérêts de faire appliquer le droit à la déconnexion.

1. Une concentration améliorée qui permet d’être productif

Tourner en rond… faire et défaire… retourner le sujet dans tous les sens… tel est le quotidien au travail de votre salarié peu productif face à un manque atroce de concentration et, effet boule de neige, il perd la confiance en lui et a donc moins de motivation. Pour autant, la fatigue n’est pas un allié que l’on estime particulièrement et il altère clairement notre performance au travail. Ainsi les heures tournent au compteur, et bien entendu le temps c’est de l’argent pour votre entreprise !

Pourquoi la concentration prédispose à une productivité qui part en flèche ? La concentration mentale est la capacité à rassembler toutes les facultés de son esprit sur un seul point, dans le but de faire une action. Elle reflète par ailleurs le bien être : la charge mentale est réduite et le sommeil est paisible. Ainsi, un collaborateur plein d’énergie est un collaborateur apte à être productif grâce aux ressources qu’il aura puisées antérieurement.

2. Une créativité boostée

Dans un contexte où nombreux sont les concurrents, faire preuve d’originalité et d’innovation dans les projets est l’un des moyens pour se démarquer en apportant sa cerise sur le gâteau. Quoi de plus frustrant pour une entreprise qu’une réunion qui dure 3h pour finalement n’avoir recueilli que du déjà vu ou du recyclage de vieilles idées mises au placard ? Il est donc primordial d’avoir des collaborateurs pleins de vie, épanouis et motivés pour puiser dans leurs imaginations débordantes.

3. Une santé mentale et physique préservée

Trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle n’est pas chose aisée et le management a aussi pour fonction d’accompagner le collaborateur vers l’épanouissement au travail. Imaginez Paul, un bon élément de votre équipe qui ne se fixe pas de limites sur ses heures de travail, ni en dehors de ces heures : la surtension (un trop plein d’activité) par rapport à la capacité réelle de travailler crée naturellement un court-circuit, c’est le burn out assuré.

De cet épuisement professionnel en découlent les risques symptômes psychiques et les souffrances physiques suivants :

  • Vide émotionnel
  • Anxiété, stress, irritabilité
  • Tendance à l’isolement
  • Difficultés à la concentration
  • Démotivation
  • Fatigue permanente
  • Mal de dos, de ventre
  • Insomnies
  • Migraines
  • Bruxisme
  • Infections fréquentes

Et la liste est longue !

Nous y voilà, l’épuisement moral joue sur le physique de Paul, et forcément ce n’est pas très bon signe.

Ce surmenage au travail est une alerte indiquant qu’il a touché le fond et ne reviendra pas des abysses de si tôt, c’est bien dommage…

💡 Mettez en place une démarche préventive auprès des managers pour détecter les faiblesses psychiques et renforcer le bien-être autravail

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4. Une économie considérable pour l’entreprise

Chez Opinionway on estime à 2,55 millions le nombre de salariés en état de burn out, soit 1 salarié sur 10 ! Vous n'êtes pas sans vous douter que ce chiffre a une lourde conséquence financière sur l'employeur… Décryptage :

  • L’absence pour arrêt de travail, en général de longue durée dans le cas d’un burn-out : après un délai de carence, l’employeur maintient une rémunération brute de 90% pendant 30 jours, puis 66,6% les 30 jours suivants.
  • La démission d’un collaborateur et donc le turnover (renouvellement des effectifs) représentent des risques de coûts conséquents en termes de ressources humaines : processus complet de recrutement, intégration et formation pour le démarrage au poste… le coût moyen du turnover par employé est estimé à 63 jours de salaire. On vous laisse faire le calcul…

💡 Le télétravail bouscule les méthodes de travail et nécessite une certaine adaptation.

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Conclusion

Le droit à la déconnexion a été instauré sur un principe gagnant-gagnant, pour le salarié et indirectement pour l’entreprise.

Vous l’aurez compris, il est essentiel et obligatoire pour chaque employeur de faire une communication sur le sujet et de protéger la santé et la sécurité de ses salariés collaborateurs. Les coûts salariaux liés à l’absentéisme causé par l’épuisement professionnel ont également de quoi faire du droit à la déconnexion une des priorités de votre entreprise !

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